" Et je t'attendais. Je t'ai enfin vu sortir de ce bâtiment de briques rouges. Un soleil de fin d'après-midi radieuse se reflétait dans les baies vitrées. Les arbres portaient de nombreuses feuilles, la lumière orangée filtrait à travers les frondaisons. Les gens passaient à côté de moi, sans un regard, discutaient entre eux. Oh, tu sais, je ne les reconnaissais même pas, c'était une bande de quidams inintéressants, il n'y avait que toi, que toi et ton aura qui comptiez. Je ne voyais que toi, comme sorti d'un vieux songe poussiéreux. Tu reprenais vie. Tu me souriais, oh jamais je n'oublierai ton sourire, oh jamais. Comment pourrais-je ? Et moi, je te souriais en retour. Oh, je savais que ce n'était qu'un rêve, que ce n'était que des images projetées dans ma tête, ma petite tête endormie. Tu es venu vers moi, avec tes yeux brillants. Nous avons discuté, je souriais d'un sourire triste, et j'essayais de te le cacher; je savais bien que j'allais finir par me réveiller, bien sûr que je le savais. Tu étais doux, comme autrefois. Nous nous assîmes sur un banc, doucement.
- Je peux te confier un secret ?
- Maintenant ?
Tu me pris la main.
- Je suis contente de t'avoir revu ici. Mais tout ceci n'est qu'un rêve, et je vais devoir me réveiller.
Mes lèvres formaient le plus triste des sourires que je pouvais créer dans ce songe d'une nuit d'été. "
